L'INTESTIN, NOTRE DEUXIÈME CERVEAU
L'intestin est un organe décidément bien extraordinaire et c'est peu de le dire ! A l'origine de nombreuses fonctions métaboliques de l'organisme, il est aussi notre deuxième cerveau. Neurones, bactéries (bonnes et mauvaises), émotions, hormones, troubles en tout genre (digestifs, psychiques, neurodégénératifs) livrent bataille dans le système digestif, au cœur du microbiote intestinal, lequel communique sans cesse avec notre substance grise. Alors, que faire pour maintenir un intestin en bonne santé et, par voie de conséquence, un cerveau en bonne santé ?
Quel est le rôle de l'intestin , ce deuxième cerveau ?
Organe incroyable mesurant juqu'à 8 mètres de long, l'intestin est à l'origine de beaucoup de choses, en mal ou en bien, se jouant dans notre organisme et, ce, bien avant que nous venions au monde.
Neurones et intestin : une grande histoire
200 000 millions, c'est la quantité de neurones se trouvant dans ce que l'on nomme le système nerveux entérique, autrement dit le tube digestif. Et il s'agit des mêmes neurones que ceux situés dans le cerveau. De là à avoir décider de nommer l'intestin, notre deuxième cerveau rien que pour cette raison, cela serait trop facile ! Mais cette expression, désormais célèbre, trouve son origine dans les propres termes employés par un neuro-gastroentérologue américain, le Pr Michael Gershon, en 1999. Pour cause, il a mis en lumière l'interaction permanente entre intestin et cerveau, plus précisément entre l'intestin et le système nerveux central.
Lien entre cerveau et intestin : une connexion forte
Les chercheurs en attestent grâce à différentes études et travaux menés, l'intestin est bien notre deuxième cerveau. Leur connexion est permanente et rendue possible grâce aux nerfs splanchniques, ou nerfs sympathiques et parasympathiques, situés au niveau du pelvis et de l'abdomen, et le nerf vague (ou nerf pneumogastrique), qui s'étend du crâne aux viscères. Le système nerveux central et le tube digestif communiquent ainsi chacun via l'envoi d'informations par ces voies nerveuses très étendues. Mieux encore, 80 % des cellules nerveuses se chargent d'envoyer les informations depuis l'intestin, notre deuxième cerveau, jusqu'au cerveau en chef.
Pas moins de 100 milliards de bactéries sont hébergées dans notre système digestif. Des bactéries bénéfiques regroupées sous l'appellation de flore intestinale (ou microbiote intestinal) qui contribuent à la bonne santé de notre organisme. Des études et recherches ont même prouvé leur rôle fondamental dans la meilleure tolérance des nutriments par nos organes, dans la digestion ou encore, dans leur fonction de bouclier face aux bactéries néfastes. Un système digestif qui fonctionne bien assure donc la survie des bonnes bactéries, ce qui n'est pas toujours évident à assurer lors des fêtes de fin d'année par exemple !
Mais le rôle de l'intestin s'étend aussi jusqu'à la production de globules blancs. On les connaît sous les appellations de leucocytes et lymphocytes, lesquels sont nos garants en cas d'attaque de virus ou de bactéries. Le système digestif est même capable de concevoir des anticorps !
Et devinez qui est le premier organe à se développer durant la grossesse ? Le système digestif du fœtus bien entendu ! Lieu dans lequel est fabriqué le cordon ombilical...
Le rôle central du microbiote intestinal
Cette foule de bactéries, majoritaires, évoluent avec d'autres micro-organismes comme les levures et les virus pour constituer le microbiote intestinal. Ce dernier s'ajoute aux maillons phares que sont l'intestin et le cerveau. Ces micro-organismes ne se situent pas, comme on pourrait logiquement le penser, uniquement dans le tube digestif, l'intestin grêle et le côlon plus justement, mais aussi dans la peau, la bouche, le vagin... Imaginez leur impact pour l'organisme au quotidien. Même les selles seraient riches en bactéries issues de la flore intestinale. On dénombre plus de ces micro-organismes que de cellules dans le corps au total !
POURQUOI DESIGNE T-ON NOTRE INTESTIN DE DEUXIÈME CERVEAU ?
Tout simplement parce que l'intestin intervient dans les fonctions métaboliques de l'organisme, depuis les simples douleurs abdominales jusqu'à l'apparition de nombreuses pathologies telles que les maladies neurodégénératives, par exemple.
Émotion & intestin : pas qu'un concept
L'intestin, notre deuxième cerveau, siège de nos émotions. On a souvent tendance à "avoir la peur au ventre", « l’estomac noué" ou même "mal aux tripes". A chaque fois, c'est la même histoire : le cerveau envoie des informations à l'intestin qui va générer des réactions telles que des nausées, des spasmes, des douleurs abdominales courantes rendant la vie du ventre plat difficile. Ce sont des conséquences classiques que bon nombre d'entre nous connaissons en cas de stress ou d'angoisses, quelle que soit la situation vécue. Voici pour les principes de base, mais encore ?
L'intestin mérite bel et bien de parader comme notre deuxième cerveau car, à l'instar de notre substance grise, il produit des hormones parmi des familles de neurotransmetteurs essentiels. On peut évoquer la dopamine et la sérotonine, deux hormones aux rôles clés pour notre bonne santé. L'hormone du bien-être est même sécrétée principalement dans le système digestif plus que dans le cerveau et reste active dans le lien entre le cerveau et l'intestin grâce au nerf vague qui transporte différentes informations (on parle de transmissions neuronales), bonnes (plaisir, bien-être) comme mauvaises (tristesse, mélancolie...) ; elle a des conséquences malvenues sur le sommeil et l'envie d'agir au quotidien entre autres. Lors d'une période de stress, d'angoisses ou de dépression, l'intestin aura tendance à stimuler une autre hormone importante, la ghréline, garante de la fonte des graisses et de l'appétit. C'est pourquoi la perte ou la prise de poids rythme ces épisodes.
Soigner les troubles psychiques par le ventre, autrement dit l'intestin, vous en avez déjà entendu parler ? La sérotonine étant en carence chez les personnes souffrant de dépression, des chercheurs consacrent des études sur la façon de venir à bout des dépressions par... le ventre et non par des traitements médicamenteux seuls tels que les anti-dépresseurs qui recapturent la précieuse hormone du bien-être. Ce que peuvent faire des anti-dépresseurs naturels d'ailleurs. Ces scientifiques se servent donc du pouvoir de communication du microbiote intestinal sur le cerveau via des neurones transportés par les nerfs. Dans le même sens, un déséquilibre du microbiote intestinal serait cause de troubles psychiques, depuis le stress passager ou chronique, voire le stress oxydatif (celui-ci entraînant des parasites, champignons et mauvaises bactéries s'invitant dans l'organisme), nous l'avons évoqué, jusqu'aux dépressions de gravités diverses. Et un individu qui souffre de maladie inflammatoire chronique de l'intestin sera davantage sujet à l'anxiété ou à la dépression qu'un autre, études à l'appui.
C'est ce que plusieurs études tentent de démontrer en tout cas. Et parmi les maladies étudiées, celle de Parkinson, précisément parce qu'elle touche les neurones. Mais les chercheurs ont surtout mis en évidence le fait que non seulement les neurones du cerveau étaient mis à mal mais aussi les neurones de l'intestin. Et il n'est pas rare que la maladie de Parkinson débute son périple par des troubles digestifs (douleurs abdominales, ballonnements, constipation) avant même la venue des troubles moteurs et neurologiques. La maladie d'Alzheimer entre aussi dans ce large champ d'études en cours.
Comment avoir un intestin en bonne santé ?
Une flore intestinale préservée, cela commence par une alimentation équilibrée grâce aux aliments soigneurs riches en prébiotiques (chicorée, artichaut, levure de bière active, choucroute, soja fermenté, kéfir...). Fruits, légumes, protéines végétales, fibres, cuissons adéquates, aliments faibles en matières grasses, en sucres, en excitants (thé, café), en boissons gazeuses... autant de gestes culinaires faciles à adopter dans la cuisine pour garder un estomac et un intestin en bon état de marche. Surprenant mais cohérent, un microbiote intestinal en manque d'équilibre aurait une incidence sur les troubles alimentaires que sont l'anorexie comme la boulimie, maladies mentales bien identifiées de nos jours, et mieux comprises heureusement.
Des probiotiques sous forme de complément alimentaire
Certaines bactéries digestives, les probiotiques, participent au bon fonctionnement de l'intestin dans son ensemble. Mais on sait qu'ils jouent aussi un rôle sur le bien-être. Ils sont pourtant exploités sous l'intitulé de psychobiotiques, les bactéries digestives, qui font du bien au cerveau par l'intermédiaire de l'intestin, notre deuxième cerveau, en produisant non seulement de la sérotonine mais aussi d'autres neurotransmetteurs bénéfiques. Plus largement, les probiotiques sont recommandés pour réparer la flore intestinale. Ces bactéries vivantes, dont les bactéries lactiques, peuvent être ingérés facilement par l'organisme grâce aux compléments alimentaires. Déclinés en comprimés à croquer ou à avaler, en gélules, en sachets, en sticks, en ampoules ou au sein de la très vertueuse gelée royale, les compléments alimentaires dédiés à la flore intestinale agissent efficacement sous couvert d'une rigueur quotidienne le temps de la cure, du respect de la posologie et d'une alimentation équilibrée. De nombreux produits, pour enfants comme adultes, sont aujourd'hui disponibles et permettent à chacun de trouver les compléments alimentaires à l'action ciblée. A la prise de probiotiques, demandez conseil aux professionnels de santé pour la prise de prébiotiques en parallèle. Ces derniers enrichiront votre microbiote intestinal en bonnes bactéries. Cela est d'ailleurs tout à fait indiqué après une infection ou un virus, lesquels s'attaquent aux bactéries protectrices, et affaiblissent l'organisme.