SOINS ET FORMULES : COMMENT DÉCHIFFRER LES INGRÉDIENTS ?

Vous savez qu’elle existe, cette liste interminable d’ingrédients souvent située au dos de votre produit ou de sa boîte. Pourtant, vous ne pensez pas forcément à la regarder de plus près et c’est compréhensible car il s’agit de noms scientifiques parfaitement inconnus à vos yeux. A l’heure où nous cherchons à faire attention à notre consommation et à notre santé, il est tout aussi important de vérifier la contenance des produits que l’on utilise au quotidien car certains ingrédients sont particulièrement néfastes pour nous. Afin de vous aider à mieux déchiffrer vos produits préférés, voici quelques indices qui vous seront utiles à l’avenir. 

UNE CONSOMMATION EXCESSIVE ?

Selon une étude qui a été réalisée par le laboratoire Lerco (et qui a nécessité trois ans de recherche sur l’évaluation des risques chimiques pour le consommateur), une femme utiliserait en moyenne 16 produits cosmétiques par jour. S’il s’agit bel et bien d’une moyenne, lorsqu’on y regarde de plus près cela peut en effet faire peur. Faites le test, calculez tous les produits que vous utilisez en une seule journée. Ce peut être l’utilisation d’un savon, d’un gel douche, d’un shampooing, d’un après-shampooing, d’un masque capillaire, d’un soin supplémentaire pour les cheveux, d’une crème hydratante pour le corps ou d’un gommage, d’un déodorant, d’un démaquillant, d’une crème de jour, d’un sérum, d’un soin contour de l’œil, d’un parfum et côté maquillage un primer, un fond de teint, an anti-cernes, une poudre, un bronzer, un blush, un highlighter, un mascara, un fard à paupières, un eye-liner, un crayon, un rouge à lèvres etc… La liste peut se montrer bien plus longue encore et à la fin de la journée si l’on regarde bien tous les produits que nous avons utilisé pour notre corps, on réalise alors que toutes ces formules sont absorbées d’une manière ou d’une autre. Y a-t-il des conséquences ? Certainement, si l’on part du principe que nous répétons ces gestes tous les jours pendant plusieurs années.  

La bonne nouvelle c’est que depuis 1999, la liste INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients) est rendue obligatoire sur tous les cosmétiques que nous achetons. Des ingrédients très souvent impossibles à déchiffrer ou à comprendre et que l’on n’a pas forcément le réflexe d’analyser. Mais alors si certains ingrédients aujourd’hui ont fait l’objet d’études sérieuses et sont par conséquent montrés du doigts, pourquoi les retrouve-t-on dans nos produits préférés ? Parce que seuls, ou en très faible quantité, ils sont « autorisés » à la vente et jugés sans danger pour notre santé. Là où est le piège, c’est que si nous utilisons une grande quantité de soins et de cosmétiques par jour, la teneur de ces ingrédients va considérablement augmenter et donc devenir néfaste pour nous.  

COMPRENDRE CE QU’IL FAUT ÉVITER

Lorsque l’on qualifie un ingrédient de mauvais, on pense surtout à perturbateur endocrinien. Il s’agit d’une molécule qui mime, bloque ou modifie l’action d’une hormone dans le corps et qui va ainsi perturber le fonctionnement normal de l’organisme. Les principales glandes endocrines sont l’hypothalamus, l’hypophyse, les surrénales, la thyroïde, les ovaires, les testicules, la parathyroïde, le pancréas et le thymus (qui joue un rôle sur le système immunitaire). Ces glandes ont de base des fonctions énergétiques, agissent sur le contrôle de l’environnement interne, la croissance, le développement ou encore la reproduction. Lorsque l’une d’elle est perturbée, c’est tout le système de l’organisme qui change.  

LES SILICONES OU MICROPLASTIQUES

Les silicones ont avant tout des conséquences dramatiques pour l’environnement du fait qu’ils mettent plusieurs centaines d’années à se dégrader. Si l’on fait un calcul sur les quantités déversées dans les eaux usées (comme le fait de se rincer la peau ou les cheveux), on comprend mieux l’importance de ce que cela représente, à savoir, 7 milliards de personnes qui se rincent chaque semaine. Mais côté santé, le silicone qui est un polymère synthétique non organique, s’obtient par une succession d’opérations et de transformations chimiques depuis le quartz. Il connaît plusieurs identités comme le dimethicone, le cyclopentasiloxane ou le cyclomethicone. S’il est souvent (mais de moins en moins) utilisé dans les cosmétiques, c’est parce qu’il apporte ce toucher velouté, doux et non gras et qu’il s’étale facilement aussi bien sur les cheveux que sur la peau. Il va donner cette impression quasi-miraculeuse de brillance, de douceur ou d’effet soyeux, mais uniquement en surface. Lorsque par exemple vous utilisez un soin capillaire à base de silicone, vous aurez l’illusion que vous cheveux sont plus beaux que jamais, brillants et souples au toucher, alors qu’en réalité la fibre capillaire elle, n’est en rien réparée ou nourrie. La magie de cet ingrédient n’opère que sur l’apparence. Pour un soin de la peau, le résultat sera le même, vous aurez la sensation que celle-ci est plus douce et plus lisse, mais il n’y aura aucun effet bénéfique véritable pour votre épiderme.  

LE PÉTROLE OU PÉTROLATUM OU VASELINE

Si le mot pétrole n’apparaît pas directement dans la liste de vos ingrédients, attention aux différents noms qu’il porte et à ses dérivés. Pour rappel, le pétrole est initialement utilisé pour huiler les moteurs, imaginez donc un peu ce que cela peut faire à votre peau si cet ingrédient se trouve dans vos cosmétiques. Le piège dans la formule va se situer sous le nom d’huile minérale. Tel quel, il paraît innocent et parfaitement sain, mais en réalité, l’huile minérale, que l’on retrouve bien souvent dans la composition des rouges à lèvres ou des soins capillaires, est obtenue par la distillation du pétrole. Le pétrole est encore aujourd’hui répandu dans les cosmétiques du fait qu’il aide à lutter contre la déshydratation, facilite le coiffage et dépose à la surface un film qui va retenir l’eau. Malheureusement ce film devient occlusif pour la peau et entraîne des effets comédogènes qui rappelons-le, vont boucher les pores et amener la formation de points noirs ou de boutons. Intégré dans un rouge à lèvres, le problème peut se montrer plus néfaste, car les lèvres et la bouche sont un lien direct avec ce que l’on ingère.  

LES PARABÈNES

Les parabènes sont utilisés comme conservateurs dans les cosmétiques grâce à leurs propriétés antibactériennes et antifongiques qui permettent de détruire les champignons microscopiques. (On peut également trouver des parabènes dans les aliments, les boissons et dans certains médicaments). S’ils sont particulièrement montrés du doigts aujourd’hui, c’est parce qu’ils sont cancérigènes et font partie des perturbateurs endocriniens.  

L’ALCOOL

Cet ingrédient est à prendre avec des pincettes car il peut avoir de bonnes propriétés pour certaines personnes et non d’autres. L’alcool éthylique obtenu de façon naturelle, est un antiseptique, antibactérien et un excellent conservateur. Il permet de fixer le produit, d’assurer la stabilité des formules, de rafraîchir ou encore de tonifier la peau. Il est souvent utilisé pour les soins destinés aux peaux mixtes à grasses afin de lutter contre l’excès de sébum, mais il est fortement déconseillé pour les peaux sensibles, sèches ou atopiques du fait de son fort pouvoir asséchant et dégraissant. Vérifiez donc bien la liste des ingrédients en fonction de votre type de peau, car cela pourrait engendrer des problèmes cutanés. 

QUELQUES NOMS SYMPATHIQUES À RETENIR

Déchiffrer les mauvais ingrédients est une bonne chose, mais connaître ceux qui sont bons est encore mieux ! Nous n’aurions pas assez d’une page pour vous décortiquer les innombrables composés qui existent dans les formules de cosmétiques, mais à minima voici en résumé ce que vous devez retenir avant d’acheter un soin : 

Les acides de fruits ou également appelés acide glycolique sont excellents car ils accélèrent le renouvellement cellulaire de la peau et participent à l’éclat de celle-ci. On le retrouve très souvent dans les soins anti-âge. Les extraits végétaux, les huiles végétales et les huiles essentielles ont toujours de belles propriétés tout à fait bénéfiques, les vitamines, l’acide hyaluronique (déjà naturellement présent dans l’organisme), et bien d’autres encore. Nous vous l’accordons, il n’est pas toujours évident de prendre le temps de déchiffrer une formule au dos de la boîte d’un soin, ni même de complètement la comprendre en allant chercher la définition sur le web. Aujourd’hui il existe plusieurs applications que vous pouvez installer sur votre smartphone et qui grâce à la photo d’un code-barre, déchiffrera pour vous toute la liste d’ingrédients. Ces applications en plus de vous faire gagner du temps, montreront du doigts ce qui est à éviter et ce qui est sans danger pour votre corps ou votre santé. Pour les plus engagés, vous pouvez également vous tourner vers des marques et des soins vegan ou bio qui proposent des formules beaucoup plus clean et saines.  

Vous aimerez aussi

Chargement en cours...